Le Mog, ou comment être la Mémoire des mondes et être amnésique quand même-kupo ! [terminée]

Le Mog se bat très peu, puisqu'il est un simple spectateur, mais il peut être amené selon les circonstances à prendre part dans un conflit, auquel cas il utilise la chronomancie, ou magie du temps. Il a quelques notions d'autres écoles de magie, mais ne connait que très peu de sorts appartenant à celles-ci. Et en dernier recours, son sceptre peut lui permettre de donner des coups, même très faibles.

Son objectif est de retrouver la mémoire, mais sa but est à l'origine d'assister aux événements importants des mondes et de les consigner, ce qu'il fait inconsciemment.

Cette histoire est une légende, une réminiscence portée par les flux de souvenirs véhiculés par les mondes, mais a été oubliée par tous, semble-t-il. De plus, il manque certains détails, comme si ces souvenirs s'effilochaient, abîmés à force d'être charriés à travers l'espace et le temps.


Au début de l'univers, seul un être existait. Cet être quasi divin flottait au milieu du vide et des Ténèbres, sans but, et sans volonté. Mais un jour, il prit conscience de son état, et chercha à voir autour de lui. Il créa alors la Lumière et un monde vaste, qui fut le Monde Originel. Cependant, il trouva que ce monde était trop vide, et donna naissance à plusieurs entités dotées de pouvoirs immenses. Mais il apparut vite que ces entités ne savaient pas coexister. Les créations des uns rendaient jaloux les autres, qui oeuvraient pour les détruire. Alors le Monde Originel fut fragmenté, et chaque entité à qui il avait été donné naissance devint le cœur d'un des mondes ainsi créés. Le Premier Etre érigea des barrières entre chacun des mondes, qui n'étaient pas infranchissables, mais qui éviteraient à ses enfants de rentrer en conflit. Mais même ainsi, l'univers restait vide à ses yeux. Il chargea alors chacun de ses enfants de créer un peuple qui habiteraient le monde qu'ils étaient devenu, puis se retira. L'effort ainsi déployé rendit chaque entité presque inerte, mais certaines étaient toujours capables de penser et d'agir. Les plus sages rendirent leur monde pratiquement vide de Ténèbres, tandis que les plus turbulents et rebelles allèrent jusqu'à bannir la Lumière de leur monde. Au milieu se trouvaient les enfants qui ne souhaitaient qu'apprendre. Indifférents à ce conflit, ils laissèrent leurs peuples tels qu'ils les avaient créés, mais donnèrent plutôt naissance à de nouvelles entités, à qui ils donnèrent la mission de prendre en note ce qu'il se passait dans les autres mondes, dans le cas où le Premier Etre reviendrait, de sorte qu'il saurait ce qu'il s'était passé en son absence. C'est ainsi que le Mog fut créé. Historien des Mondes, émissaire d'un monde neutre, il avait reçu pour mission de consigner tout ce à quoi il assistait, en particulier les événements importants. Ce fut d'ailleurs le premier Mog à être créé, bien que les autres ne furent pas créés à son image, ce qui explique les différences. Cependant, suite à un événement inconnu, celui-ci a perdu la mémoire, bien qu’il continuât de remplir sa mission.

L’endroit dans lequel [...] se trouvait était très mystérieux. Par moments, c’était une ville moderne, avec des immeubles, des voitures, des lampadaires, et il suffisait de tourner la tête trop brusquement pour se retrouver au milieu d’un terrain stérile, avec pour seul relief un banc de pierre. Les forêts se succédaient aux montagnes et aux plages au rythme d’une respiration. D’autant plus que chacun de ces décors changeants avait un point en commun : un silence absolu. De telles caractéristiques auraient pu faire fuir ou rendre fou n’importe qui, mais pas [...]. Au contraire, il se sentait bien dans cet endroit changeant. Après tout, c était là qu’il était né. Flottant dans l’air, à un mètre du sol, rompant le silence par le bruit ténu de ses ailes, [...] contemplait l’étendue des plaines et la complexité des bâtiments. Il s’émerveillait des aurores boréales et des gouttes en suspension sur l’herbe après les orages. Il aurait pu se perdre dans la contemplation de tels paysages, si une douce voix ne l’avait interrompu. Pour autant, bien qu’il fût concentré, il ne fut pas surpris le moins du monde. [...] savait à qui appartenait cette voix. C’était celle de l’entité qui l’avait créé. Son seul et unique parent, en somme. Attentif à ce que disait son parent, il délaissa les décors.

"Non [...], reste concentré sur ce qui t’entoure. Cela me touche que tu fasses preuve d’autant de respect envers moi, mais tu ne dois pas oublier ce pourquoi tu existes. Ecoute-moi, mais ne détourne pas de ce que tu observes."

[...] concentra alors de nouveau son attention sur les paysages changeants. Cela l’ennuyait de ne pas pouvoir regarder son parent pendant qu’il lui parlait, mais il lui vouait un amour et un respect sans bornes, aussi écoutait-il tout ce qu’il lui disait. Après tout, il ne serait pas là sans son parent.

"C’est très important que tu sois capable de prendre en note tout ce que tu peux voir, et tu ne dois pas te laisser distraire par une conversation. Tu dois pouvoir parler avec quelqu’un sans perdre ta concentration. Il le faut si tu veux mener à bien ta mission. Et il nous reste si peu de temps avant que tu doives partir..."

"Je n’ai pas envie de partir et de te quitter. Je suis bien, ici, kupo."

"Je sais, mon petit. Malheureusement, nous n’avons pas le choix. Ton grand-parent est allé se reposer, et nous devons être capable de lui dire ce qu’il s’est passé en son absence quand il reviendra. Tu es actuellement dans mon coeur, mais sache que où que tu sois, je serai toujours dans le tien."

Sans un mot de plus, [...] se focalisa sur son environnement. Son parent comptait sur lui, hors de question de le décevoir. Il mènerait sa mission à bien, et lorsqu’il aura rendu son rapport à son grand-parent, il pourrait retourner ici et rester avec son parent.

Le tonnerre brisa le silence de la nuit, réveillant le Mog qui soupira avant de lancer Distortion, un sort mêlant de la chronomancie avancée avec de la magie d’espace d’un certain niveau, pour se rendre dans un monde différent.

Encore un rêve parti en fumée avant qu’il ait le temps de se souvenir du moindre détail.