Une bibliothèque pleine de surprise. [PV : Hadarl-Alma, Xanxus et Neige]

Invité

Cela faisait plusieurs heures maintenant que je me baladais dans ces maudites ruines et autant le dire de suite, j'étais totalement perdu en fait. Je ne savais pas du tout où je devais aller et les passages bloqués à chaque fois ne m'aidaient pas du tout. Enfin, il y avait une chose qui faisait que je ne m'ennuyais pas du tout, c'était les nombreux sans-coeurs qui traînaient dans l'endroit et qui m'attaquaient à vue. Autant certains étaient très simples à tuer, autant d'autres me donnaient beaucoup de fil à retordre. Malgré cela, j'avançais tant bien que mal. Bon, j'étais toujours perdu par contre. Du haut d'un balcon, j'observais le Jardin Radieux et je repensais à chez moi, car cette ville y ressemblait en bonne partie. Je fu tiré de ma rêverie par d'autres sans-coeurs et je du, pour la énième fois, dégainer mes épées de bois afin de les vaincre.

Je continuai de chercher mon chemin dans cette forteresse et je galérais toujours autant en fait, allant même jusqu'à faire de la plonger pour me retrouver dans les bas-fonds de la forteresse, bas-fonds se trouvant dans un état encore plus lamentable que le reste de la forteresse. Je fini par activer un mécanisme qui m'emmena à un étage au-dessus et là-bas, je pris un chemin avec sans-coeurs, sinon c'est pas drôle, qui m'amena à une sorte de hall. Ce dernier était aussi délabré que le reste, mais il semblait m'offrir un chemin direct vers ce qui semblait être une bibliothèque. J'avais enfin trouvé ce que je cherchais. Oui, je devrais peut-être vous expliquer pourquoi je suis là en fait.

J'étais arrivé quelques heures plus tôt au Jardin Radieux, cherchant à en savoir plus sur tout les mondes qui pouvaient composer cet univers, mais autant le dire, j'avais pas trouvé les réponses dont j'avais besoin. Peu de gens semblaient s'intéresser à cela et les quelques personnes qui s'y connaissaient, j'arrivais pas à les trouver, donc autant le dire, j'étais mal barré pour mes recherches. J'allais donc me poser sur la place du jardin, réfléchissant à comment en apprendre plus sur tout cet univers quand je fus interpellé par les glaces qui était en vente. Des glaces à l'eau de mer ? Difficile d'imaginer ça à première vue, mais ma curiosité me piqua au vif et je ne pu m'empêcher d'en acheter une pour goûter et... C'était délicieux ! Je me posa donc tranquillement sur un banc en mangeant ma glace, quand une conversation attira mon attention. J'entendis deux personnes parlé d'une bibliothèque rempli de connaissances qui semblait se trouver dans les ruines de la forteresse. Toutefois, ce n'était pas certain que tout soit en état, mais la moindre piste me permettant d'en savoir plus était à prendre. Je finis donc ma glace et je pris la direction de la forteresse ou du moins, de ce qu'il en restait.

Voilà comment j'étais arrivé dans cette fameuse bibliothèque qui finalement était dans un état tout à fait correct, je dirais même qu'elle était la pièce la mieux conservé de toute la forteresse. Enfin, j'avais trouvé un endroit bourré de connaissance, j'avais plus qu'à trouver un livre, un parchemin ou quelque chose qui m'expliquerait tout sur cet univers. Je parcourais les rayons en cherchant l'objet de ma quête et ce fut après quelques longues minutes que je fini par trouver un livre qui semblait répondre à mes questions. Ce qui me marqua surtout une fois ce livre trouvé, c'est qu'il était juste à côté d'un livre qui portait comme titre : "Les Elementaris et leurs légendes". J'avais du mal à comprendre... Comment un livre traitant de ma race pouvait se trouver ici ? Enfin, je le pris par réflexe, pour voir ce qu'on pouvait bien dire sur moi et ma race. J'entama d'abord la lecture du livre que je recherchais absolument, mais je n'arrivais pas à être complètement concentré, le livre me concernant m'intriguant beaucoup trop. Je fini par fermer le premier livre avant de prendre le second et je me mis à le lire.

Je ne sautai aucune lignes, lisant attentivement tout ce qui pouvait être dit à mon sujet. Deux bonnes heures étaient déjà passé quand je tombai sur ce qui m'intrigua dans ce livre. Il parlait de toutes les légendes de chez moi, mais il n'y avait rien au sujet de la plus connue de toute, ma pierre mystique. Là, c'était fort. Je pouvais bien comprendre que certaines légendes ne soient pas notés car elles sont peu connues ou autres, mais celle-là, elle était incontournable chez moi. Je ne comprenais vraiment plus rien. C'était comme-ci cette légende n'existait pas et pourtant, j'en avais la preuve sur moi, mes deux épées le prouvant vu qu'elles étaient apparus suite à cette pierre. Je posai le livre sur la table, me levai et me mit à faire les cent pas. J'étais perdu et bizarrement, je sentais que ça n'allait pas s'arranger.

Les bibliothèques sont un condensé de savoir inimaginable. Hadar-Amal pouvait parfois rester jusqu'à un mois, voire plus, le temps de s'être imprégné de ce genre de savoir. C'était un voyage à travers les mondes et les cultures, tout cela condensé en des amas de papier et de reliures de cuir. Et pourtant, ces tas de papier étaient bien plus enrichissants que l'or le plus pur du monde... La lecture était une véritable passion, car le savoir était son arme et son seul divertissement possible parmi ce monde. Il avait ainsi entendu un "intrus" entrer alors qu'il en apprenait plus sur un autre monde, loin de celui-ci.

Il était dans un coin de la pièce, dans l'obscurité, silencieux et si immobile qu'on aurait pu croire à une statue. Ce ne fut que lorsqu'il prit un livre, qu'il avait déjà lu, qu'il s'approcha dans un silence absolu, son aura noire l'entourant toujours; son regard était par-dessus son épaule, relisant le livre en même temps que lui, avant de parler bas, avec une voix certes inquiétante mais loin d'être hostile ou agressive, voire même agitée ou inquiète... Cette voix-là était tout ce qu'il y a de plus neutre.

« Il est rare de voir quelqu'un chercher quelque chose d'aussi précis qu'un livre comme celui-ci... Une intuition, peut-être ? Ou bien la recherche de quelque chose de bien défini... »

On pouvait sentir toutefois une fin de phrase lourde en insinuations, alors qu'il s'éloignait un peu avec deux pas en arrière, les bras rentrés dans ses manches dont seuls les bouts pointus et épineux de ses gantelets d'acier noir étaient visibles. Il semblait présent, mais également absent, palpable mais immatériel, animé mais mort. Bien qu'il soit visiblement un être maléfique et fourbe - son apparence même trompait ce genre de desseins - il ne semblait pas animé d'intentions néfastes... du moins à cet instant précis.

« Je peux offrir la connaissance, de par mes lectures et mon expérience de l'Univers. Inutile de dire que tout a un prix, mais je suis équitable là-dessus... »

Visiblement, il ne semblait pas mentir, et au fond, il ne mentait pas : ses prix étaient "équitables". Il offrait souvent ce que les gens cherchaient... même si la gratuité était un concept qui lui était purement étranger, autant même que la charité ou la solidarité. Mais tant qu'il pouvait se saisir de tout ce qu'il pouvait prendre, il s'en saisissait. Énergie vitale, sang, objets magiques... Ce genre de choses étaient pour lui plus importants même que le reste. Il ne connaissait pas cet homme mais parlait avec beaucoup d'assurance, comme s'il était en toute confiance et sans intention de revenir sur ses paroles. Bien que ce soit réellement le cas, son intention originelle était habituelle dans son genre : il devait avoir un gain. Il était légèrement en retrait, attendant visiblement une réponse, son masque couvrant ce qui pouvait être soit un visage, soit un vide complet, mais qui semblait animé par deux yeux rouges tout droits sortis d'un autre monde.

Les ruines étaient gigantesques et il ne semblait pas y avoir âme qui vive excepté une population moyenne de quelques sans-cœur. Un bruit fracassant se fit entendre, un corps criblé de dagues était au sol. Il se relevait lentement arborant son joli chapeau en forme de tête de grenouille.

- Aïe, ça fait mal...Arrêtez d'essayer de me tuer Bel sempai.

Fran contemplait le blondinet au diadème perché en haut des ruines et tenant des lames dans ses mains. Les armes étant prêtes à être dirigées contre son collègue de la Varia.

- Ushishishi...Tu ne m'as pas obéi, je t'avais ordonné de te suicider.

Fran bailla tout en se levant et en retirant les couteaux qu'il plia un à un. Bel aurait du mal à le tuer même s'il le voulait, un illusionniste est assez bon pour éviter ce genre de coups. Bel descendit à côté, l'air fâché, il n'appréciait pas qu'on abîmait ses armes de prédilection surtout que Fran semblait le faire avec une facilité déconcertante.
Un homme avait contacté la Varia en leur demander de récupérer un livre en particulier dans la bibliothèque au Jardin Radieux. Un endroit dangereux et peuplé de sans-cœurs mais la Varia était habituée à les combattre. Xanxus décida donc ne n'envoyer que Belphegor et Fran pour cette mission sans aucun autre soutien.

Les deux membres de la Varia finirent par trouver la bibliothèque dans laquelle ils se faufilèrent discrètement. Face à un nombre trop important de sans-cœurs, Fran avait crée une illusion des deux compères en train de mourir pour détourner leur attention. Bel n'aimait pas qu'on simule sa mort et savait que Fran s'en amusait énormément, une autre dague vint atterrir directement dans le chapeau grenouille de l'illusionniste.

Il y avait déjà du monde dans la bibliothèque, ils avaient entendu quelqu'un parler. Ils se dissimulèrent a proximité pour également entendre ce qu'il se passait. Belphegor aurait voulu foncer dans le tas en tuant tout le monde et récupérer le livre mais Fran lui avait conseillé de rester caché avant même qu'il ne pense à lancer ses dagues. Il fallait agir avec intelligence...pour une fois.

- Je crois qu'il pourront nous guider à notre livre...

Fran avait chuchoté ses mots et continuait d'épier ce qu'il se passait en se dissimulant dans les zones d'ombre de la bibliothèque suivi de Belphegor.

« Dis-moi. Te souviens-tu de ton autre passé ? Celui que tu partages avec elle. Là où ténèbres et lumière ne signifiaient rien...
Comment, tu as oublié ? Pourtant, ça n'est pas si vieux que cela... Quelques années, tout au plus. Il semble que ta mémoire t'aie été volée. Encore... C'est extrêmement cliché, n'est-ce pas ? »

Cette voix résonnait sans cesse dans la tête de Neige. Elle se débattait dans ce qui, pourtant, la composait : Les ténèbres...

Elle n'y voyait rien. La nuit l'aveuglait, et elle tâtonnait, réduite à la cécité. Elle ne percevait rien d'autre que cette voix, qui continuait à lui tourner autour...

« Le dicton dit que plus tu t'approches de la lumière, et plus ton ombre grandit... »

Neige se plia en deux, les mains sur le ventre, grimaçant de douleur. Elle sentait les ombres, sa propre nature, la griffer, la lacérer. Les coups pleuvait. Elle s'effondrait doucement dans la nuit.

« … Mais plus une ombre s'éloigne de la lumière... Plus elle se fond parmi les autres, jusqu'à perdre toute identité...
- Tais-toi... Je t'en supplie...
- Es-tu prête à te fondre à jamais dans les ombres, Neige ? Es-tu prête, toi aussi, à abandonner toute notion de soi ? À, à nouveau, faire parti du Tout ?
- FERME-LA ! »

Les ombres s'éloignèrent de Neige au moment où elle se mit à hurler. Alors en position fœtale, l'antipode se releva doucement, titubant légèrement à cause des blessures. Avançant de quelques mètres, elle finit par s'écrouler à nouveau. Seule sa voix parvenait à subsister, l'espace d'un instant...

« Je ne veux pas... Disparaître... Pas encore... »

–

Neige ouvrit lentement les yeux. Ses blessures semblaient avoir disparu, mais elle ressentait encore la fatigue de l'épreuve qu'elle venait de traverser. Les ombres... Allaient-elles l'englober, elle aussi ?

Son esprit fatigué n'entreprit pas de chercher la moindre réponse.

Invité

J'étais toujours en pleine réflexion, ne comprenant rien à la situation vis-à-vis de ce livre. Il était complet et pourtant, il manquait la chose la plus importante sur le sujet, c'était à n'y plus rien comprendre. Je me rasseyais sur la chaise pour relire à nouveau le livre, quand une présence se fit sentir derrière moi. Une présence sombre et ténébreuse, je pouvais parfaitement la ressentir. Il dit à voix basse que c'était rare de voir quelqu'un chercher quelque chose de précis dans un livre. Il était sombre, ça ne faisait aucun doute et pourtant, son ton ne montrait nullement le moindre signe d'agressivité. Il ajouta ensuite qu'il pourrait m'offrir ses connaissances, mais que cela allait avoir un prix, équitable bien entendu. Je me rappelais de ce que j'avais entendu étant plus jeune et cela ressemblait fortement à "vendre son âme au diable", chose que je ne voulais pas faire, j'y tenais à mon âme. Enfin, le fait est que j'avais un être des ténèbres juste derrière moi, et mon intuition me disait que j'allais sûrement en avoir au moins un de plus, histoire qu'on rigole.

Je me retournai vers mon mystérieux interlocuteur, n'ayant toujours pas vu à quoi il ressemblait, et lorsque je vis une sorte de spectre portant un masque étrange avec une cape et des gants qui semblait être en acier, mon imagination ne put s'empêcher de travailler et d'imaginer un nain sous tout ce déguisement. Mais bon, la réalité rattrape vite l'imagination, car la sensation de ténèbres que dégageait ce type n'était pas un déguisement. Je le regardais et tentais de comprendre ce qu'il était, mais à part un spectre, je ne voyais pas du tout.

"Désolé, je suis pas enclin à vendre mon âme au diable ou quoi que ce soit d'autres, je tiens à rester ce que je suis. Et pour tes connaissances, ça aurait pu être utile si ce livre parlait d'autre chose que de mon monde. Maintenant, explique-moi ce que tu es. L'aura que tu dégages est semblable à celle d'un sans-coeur, mais tu n'as rien d'autres en commun avec eux. Tu n'es pas non plus un simili, ni même un discordian, alors qu'est-ce-que t'es, une sorte de fantôme ?"

J'étais direct, je l'admettais volontiers, mais bon, il fallait savoir aller droit au but. Je me levai de ma chaise et approchait d'une étagère, voulant prendre un nouveau livre, quand j'entendis de très léger murmures provenant d'un peu plus loin. Je me tournai vers la provenance du son et j’avançai, faisant semblant de rien, comme-ci je cherchais un livre bien précis dans la bibliothèque. Pendant ma légère marche, j'eus l'occasion de voir beaucoup de titres de livres que je connaissais, certains étant même très comique comme "Hercule se huile les tibias", "Conar le Barbant" ou encore "Thor, les 25 conseils d'un bon petit déjeuner". Pendant deux secondes, j'ai quand même vachement hésité à prendre ses bouquins, car les titres étaient vachement drôles. Je finis par arriver à la provenance des murmures et je vis un homme avec une fille... ou un autre mec ? Enfin bref, je vis deux personnes caché dans un coin et évidemment, comme toute personne censé dans une bibliothèque écarté de tout, je savais parfaitement ce qu'ils étaient venus faire ici.

"Veuillez m'excusez, je ne voulais pas vous déranger pendant que vous faisiez vos affaires en privé, mais sachez que les bibliothèques sont pas faites pour ça. Enfin, encore désolé monsieur et mad...mons... Encore désolé vous deux."

Je fis demi-tour et au premier pas, je sentis une autre présence ténébreuse, mais bien moins forte cette fois-ci, comme-ci elle était blessée ou en tout cas, affaiblie. J'ignorais si les autres arrivaient à la sentir, mais elle était bien présente dans cette bibliothèque. Je retournai vers la table à laquelle j'étais assis tout-à-l'heure et au lieu de m'asseoir à nouveau, je montais les escaliers qui se trouvaient devant moi, montant à l'étage. Là, je vis une demoiselle étendue sur le sol qui semblait complètement vidé de ses forces. Je m'approchais d'elle sans forcément me méfier et je m'assis à côté d'elle, regardant si elle était toujours parmi nous ou pas.

Visiblement, ce n'était pas vraiment la période pour "marchander". Il n'avait pu absorber qu'une quantité limitée d'énergie vitale et de puissance depuis quelques temps, et il sentait sa faim éternelle le rattraper. Le Sorcier avait beau être habitué à cette carence légère, il ne pouvait s'empêcher de souhaiter toujours profiter du plus qu'il pouvait. En revanche, celui qui se tenait en face de lui et qui, peu à peu, découvrait ce qui semblait être une réelle population dans cette bibliothèque, ne semblait pas enclin à faire le moindre marché, de même qu'il semblait être difficile à percer. Au final, un grand risque pour peu de chances que le jeu en vaille la chandelle. Regardant un peu tout le monde autour, il restait silencieux, puis alors il rejoint de nouveau le combattant, marchant paisiblement, ne montrant toujours pas le moindre signe d'agacement, d'hostilité ou même d'agitation.

« Avec moi, tout a un prix. Même la réponse à une question personnelle. »

Ce n'était pas une habitude qu'il avait prit de répondre à la première question venue, lorsqu'on parlait de lui, chaque réponse pouvait être une arme contre lui. Ainsi, il considérait chaque information personnelle comme une marchandise de valeur, ce qui prend du sens lorsqu'on considère qu'il est très difficile de repousser de manière optimale quelqu'un ou quelque chose qu'on ne connait pas, qu'on ne comprend pas ou qu'on n'identifie même pas. Et dans son cas, le mystère était une parade relativement efficace dans certaines situations.

Toutefois, ces deux personnes qui venaient d'entrer l'intriguaient, et il s'approcha alors d'eux, un bras le long du corps et l'autre en train de tenir un livre qui semblait ancien et imprégné d'une puissante magie noire.

« Loin de moi l'idée d'être intrusif, mais vous m'avez tout l'air de deux personnes venues ici pour chercher quelque chose. Bien que tout ait un prix, le jeu en vaut la chandelle. »

Son ton n'était en rien belliqueux ou repoussant, ni même inquiétant, en réalité. Bien que son aura noire et sombre soit presque comme une étiquette annonçant "Je ne suis pas quelqu'un de bien", lorsqu'il parlait, le plus troublant était cette façon si étrangement accueillante et conciliante qui résonnait dans sa voix. Il ne semblait pas avoir de mauvaise intention, et ça pouvait être interprété ou bien comme de la manipulation, ou bien comme une réelle neutralité dans son comportement. Le résultat lui profitait souvent toutefois assez pour qu'on ne puisse pas dire qu'il savait investir de son temps et ses efforts la où ça lui était utile...

Belphegor fronça les sourcils quand il remarqua qu'on leur adressait la parole alors que Fran fit des efforts herculéens pour réprimer un fou rire. C'était l'approche furtive la plus ratée de toute l'histoire de la Varia. De plus, le cynisme de l'interlocuteur avait totalement perturbé le prince éventreur. Il se leva de toute sa stature et arbora ce sourire sadique qui lui était si cher, faisant encore entendre un semi rire à moitié étouffé par le fait qu'il pouffait légèrement.

- Je ne suis pas vraiment du genre à m'amuser avec cette grenouille stupide.

Fran mit plusieurs secondes avant de se rendre compte qu'on parlait de lui et pour relever la tête d'un air indigné. Belphegor était son supérieur mais Fran aimait néanmoins lui mener la vie dure. C'était de bonne guerre, il l'obligeait bien à porter ce chapeau ridicule.

- Inutile de s'excuser, je ne faisais que me cultiver un peu.

- Tais-toi ! Tu ne comptes pas tailler une bavette avec des inconnus quand même ?

- Ah...Ah oui, en effet. Je n'y avais pas pensé avant.

La voix blasée et calme de Fran avait le don d'énerver encore plus Belphegor mais il savait qu'il ne pourrait pas faire grand-chose car le jeune illusionniste savait comment parer toutes ses attaques. Il était bien plus malin qu'il n'en avait l'air.
L'autre personne présente dans la bibliothèque s'était également approchée, une aura étrange émanait de lui. Belphegor était méfiant et avait toujours des dagues prêtes à se déchaîner dans ses manches alors que Fran semblait à moitié endormi. Ce n'était qu'une façade car en réalité, il pouvait déchaîner des illusions d'un réalisme épatant pour dérouter ses adversaires. Leurs armes étaient donc prêtes d'une certaine manière mais ils ne comptaient pas se battre sans raison donc ils attendaient en discutant et en gagnant du temps.

- Vous croyez qu'on cherche quoi en fait ?

Belphegor inspira profondément pour se retenir d'étrangler Fran mais au final, c'était pas plus mal de poser les bonnes questions dès le début...

Ne pas disparaître...

La fatigue pesait lourdement sur les épaules de l'Antipode, mais malgré cela, elle parvint à rouvrir les yeux. Elle était encore elle-même... Neige lâcha un soupir de soulagement, avant de balayer les lieux du regard. C'était une grande salle poussiéreuse, placée à l'abri de la lumière du soleil pour la majeure partie de celle-ci. Malgré sa nature – une grande bibliothèque abandonnée – la population semblait assez impressionnante. Elle posa son regard sur celui qui s'était assis à côté d'elle et qui, semblait-il, la fixait depuis un bon moment. Une violente aura lumineuse s'échappait de lui.
Seul un « merde » soudain vint à l'esprit de l'antipode, qui se leva d'un bond et recula de quelques pas.

Ils étaient toujours là. Ils seraient toujours là. Qu'est-ce qu'ils comptaient faire à ceux qui étaient comme elle ? Neige recula d'encore quelques pas pour se placer dans un cul-de-sac, et frappa le sol d'un coup de botte vertical. Un mur de glace transparent se mit à grandir depuis le sol jusqu'au plafond, emprisonnant en lui quelques pages de livres divers et variés sur le côté. Neige posa directement ses mains sur la structure salvatrice pour pouvoir la régénérer en cas d'attaque. Elle était extrêmement affaiblie, et peinait visiblement à maintenir ce mur cryogénique qui la séparait de ceux qui pourraient potentiellement la prendre pour cible.

Son regard vert, tendant alors plus vers le rouge vif, se posa sur celui qui l'observait depuis tout à l'heure. Ses sourcils s'étaient froncés, ne laissant transparaître rien d'autre que la méfiance.

« Vous... »

Sa voix était encore extrêmement faible, mais elle parvenait – bien que difficilement – à traverser la glace transparente pour atteindre les oreilles du lumineux et des autres personnes qui se trouvaient ici bas.

« Ne m'approchez pas, reculez... Éloignez-vous de moi... »

Elle toussota, prise à la gorge l'espace d'un instant par la poussière des ouvrages qui l'entourait.

« Vous êtes tous pareil, c'est ça ? Vous êtes comme eux ? Ne faites pas un seul pas, sinon... »

Sinon quoi ? Elle n'en savait rien... Mais dans ce genre de situations, le bluff est parfois nécessaire.

Invité

Je continuai d'observer la demoiselle qui semblait endormie et je faisais un peu plus attention à comment elle était. Niveau blessures ou autres, rien de réellement visible, mais la fatigue, elle, était présente et cela se voyait très facilement sur le visage de la demoiselle. Elle finit par se réveiller et il ne fallait pas être un génie pour comprendre qu'elle était dérouté et ne savait pas du tout elle était, mais il fallait en être un afin de comprendre pourquoi, au moment elle se leva, se mit à reculer et frappa le sol d'un coup de talon, créant un mur de glace entre elle et nous. Elle avait peur de quelqu'un parmi nous ? Je me souvenais pas d'elle, donc j'imaginais difficilement que ça puisse être moi, mais je pouvais parfaitement me tromper et l'effrayer pour une raison que je ne pouvais imaginer. Enfin, c'était difficile à comprendre.

Elle se mit à parler, nous disant qu'on était comme eux et qu'on ne devait pas approcher. D'accord, elle était vraiment effrayé, c'était certain, mais à cause de qui ou quoi, telle était la question. Elle était réellement méfiante et elle n'hésiterait certainement pas à se défendre si on tenait quoi que ce soit. En gros, on se retrouvait avec une fille coincé derrière un mur de glace qui refusait qu'on l'approche, génial comme situation, n'est-ce-pas ? Je poussa un profond soupir avant de réfléchir quelques instants. Elle recula quand elle me vit précisément moi, donc je supposais que j'étais en lien avec sa peur. C'est alors que je repensais à la tour où ce mec en noir souffrait rien qu'à ma présence. Et si c'était justement ma lumière qui l'effrayait, sûrement à cause d'un événement qu'elle avait vécu qui faisait qu'elle se méfiait des gens maniant la lumière. J'allais devoir faire quelque chose, lui parler peut-être pour lui faire comprendre que ce qu'elle a vécu n'était pas qu'une généralité.

""Hé, calme-toi. Je ne sais pas ce que tu as vécu vis-à-vis de personnes pouvant manier la lumière, mais je t'assure que je ne suis pas comme-ça. Je sais bien que tu ne me feras pas forcément confiance car je peux voir que tu es très méfiante, mais je t'assures que je ne te ferais rien." Je dégainai mes épées que je posais sur la table juste à côté de nous, sachant que de toute manière, personne ne saurait les soulever étant donné qu'elles n'acceptaient d'être soulever que par moi. "Regarde, je pose mes épées là et elles ne bougeront pas, je te le jure. Je veux juste te parler."

Ca pouvait sembler bizarre que je tente de lui parler comme-ça avec ce sentiment d'être coupable alors que c'était pas forcément le cas, mais je le sentais que je lui faisais peur ou en tout cas, que quelque chose en lien avec moi lui faisait peur, je ne savais pas expliquer quoi, mais c'était comme-ça. Je regardai plus précisément le mur qu'elle avait formé. il semblait être basique, une couche de glace qui la séparait de moi et mes interlocuteurs, mais elle pouvait sûrement le régénérer ou quelque chose de ce style, chose expliquant pourquoi elle avait ses main contre le mur. J'espérais qu'elle allait être un peu ouverte d'esprit et accepté mon invitation et faire disparaître le mur ou moins me laisser la rejoindre, car cette situation n'était pas forcément idéal, en tout cas, je ne la trouvais pas forcément confortable. Je me retournai quand même vers les autres, me demandant si l'un d'eux pouvaient la connaître.

"Avant que je commence à penser que je suis responsable de quelque chose, l'un d'entre vous la connait ou pas ? Car bon, avec un mec au masque qui peut faire flipper et un duo un peu bizarre, ça m'aurait pas étonné qu'elle flippe par votre faute. Et pour ce que vous cherchez, vu qu'on est dans une bibliothèque, je penche pour... un livre ?"

Hadar-Amal détestait ce genre de situation pour une raison simple : perdre son temps, loin d'être un hobby, était plutôt quelque chose qui l'ennuyait au plus haut point. La sensation d'être négligé rajoutait un degré de lassitude à cet ennui qui se dessinait peu à peu en lui, et il ne savait plus comment s'y prendre pour essayer d'interagir de manière constructive avec les personnes présentes à cet endroit. Son regard se porta sur le mur de glace, avec indifférence, puis il ignora cette scène qui ne lui était d'aucun intérêt pour deux raisons : la première était l'absence de danger imminent, et la deuxième était le manque de gain concret pour lui dans cette histoire. Après tout, ça n'allait pas le revigorer en énergie vitale, de faire dans l'altruisme et la gentillesse, si... ?

Hadar-Amal se tourna alors vers les deux personnes arrivées plus tardivement, visiblement plus intéressé par ces deux personnalités aussi différentes que curieuses, alors qu'il acquiesça en répondant calmement à leur question, toujours aussi impassible et froid sans pour autant être hostile ou même intégrant la moindre animosité dans son discours

« On peut chercher beaucoup de choses dans une bibliothèque. Un livre, du savoir, une réponse... Quoi que vous cherchiez, on peut dire que je suis capable d'accélérer les choses à un prix plutôt honnête. Et même si il n'y a aucun rapport avec la bibliothèque, mes services sont tout aussi disponibles. »

Il ne semblait pas avoir l'air spécialement d'un escroc ou d'un manipulateur, et c'était ça qui le rendait d'un côté rassurant, mais aussi potentiellement plus dangereux. Croiser son regard ne révélait aucune émotion, et il semblait même ne pas montrer le moindre signe de vie. Il n'était ni un sans-cœur, ni un homme, c'était quelque chose entre le monde du réel et de l'irréel, une chimère parmi la matière. Un Spectre, assez présent pour être palpable, assez absent pour être l'ombre de ce qu'il était. Et pourtant, rien n'émanait de lui, rien de spécial ne l'identifiait, il était juste cette "chose" non-identifiable...

Belphegor regardait avec un étrange sourire la jeune personne. En fait, il regardait tout le monde comme ça et ça ne devrait pas le surprendre que les gens aient autant peur de lui. Fran, lui, prenait comme toujours un air de parfait imbécile ne comprenant rien du tout à la situation. Fran était, de ce point de vue, le membre le moins agressif de la Varia et le plus apte à négocier après Mammon qui, lui, avait clairement le sens des affaires contrairement au jeune illusionniste.

- Ushishishi...Nous sommes habitués à inspirer la crainte...

- Où le rire, c'est au choix.

Une dague partit dans le chapeau de Fran qui hoqueta légèrement mais ne semblait pas avoir plus mal que ça. Belphegor jura intérieurement, il avait très envie de tuer cet idiot de jeune illusionniste mais au lieu de ça, il était coltiné au baby-sitting. Il observait calmement le porteur du masque et l'autre inconnu, ils semblaient assez intrigants en soi.

- C'est vrai, j'aime beaucoup la lecture.

Fran était soudainement derrière l'inconnue apparemment effrayée, il y avait deux Fran dans la pièce et celui à côté de Belphegor était en train de lentement disparaître dans une espèce de vapeur blanche. Belphegor souriait toujours mais il savait que c'était bien l'art de l'illusionniste qui le rendait quasiment intuable. Fran paraissait blasé comme toujours mais pas menaçant, il n'avait pas d'armes contrairement à Belphegor.

- Ushishishi...Vous vendez aussi vos services au plus offrant ?

Belphegor dévisageait en souriant l'intrigant masque. Qui était ce mystérieux type ? Belphegor songeait à bientôt donner l'ordre à Fran de partir. Cela n'était que discussion inutile et il n'aimait pas ça donc soi, ils quitteraient ces gens tranquillement soit ça dégénérerait.

« Vous êtes tous pareil, c'est ça ? Vous êtes comme eux ? Ne faites pas un seul pas, sinon... »

La tension était à son comble. L'antipode plissait les yeux, fixant son interlocuteur à travers cette couche de glace qui, pensait-elle, lui serait probablement salvatrice. Les échanges étaient lourds délicats, et le moindre faux-pas de la part du lumineux pouvait venir briser ce fragile équilibre qui permettait encore la discussion. Une légère aura gelée se dégageait des mains blanches de Neige pour se dissiper dans le mur de glace, maintenant sa température suffisamment basse pour qu'elle ne fonde pas. Elle était encore penchée en avant, prenant appui sur le mur qu'elle maintenait debout. Le silence s'installa quelques instants.

« Hé, calme-toi. Je ne sais pas ce que tu as vécu vis-à-vis de personnes pouvant manier la lumière, mais je t'assure que je ne suis pas comme-ça. Je sais bien que tu ne me feras pas forcément confiance car je peux voir que tu es très méfiante, mais je t'assures que je ne te ferais rien. »

Neige maintint sa méfiance vis à vis de son interlocuteur. Ses yeux se plissèrent plus encore quand il posa ses mains sur ses armes, épaississant le mur de quelques centimètres. Cependant, elle relâcha cette pression supplémentaire lorsqu'il posa ses épées sur la table, promettant qu'elles ne bougeraient pas.

« … Je veux juste te parler. »

Neige jeta son regard au loin, perdue dans ses pensées. Cette petite lueur de logique et de confiance qu'elle avait étouffée il y a un petit moment déjà s'éveilla faiblement pour lui susurrer qu'elle ne risquait que peu. Il avait posé ses armes, cherchait la discussion, n'avait pas l'air de se méfier d'une quelconque attaque. Elle se détendait un peu et se mit dans une position plus confortable, se remettant bien droite sur ses jambes. Bien qu'elle continuait à maintenir le mur gelé entre elle et les autres, elle semblait bien moins effrayée par une possible discussion.

Puis soudainement, un bruit. Derrière elle.

Un bruit presque inaudible, mais qui, dans son état, était aussi assourdissant qu'un tir de fusil. Quelque chose venait tout juste de se téléporter derrière elle.

Il y avait quelqu'un derrière elle. Cette chose la fixait du regard, elle le sentait. Comme une aura malsaine qui tentait doucement de l'envelopper.

C'était l'étincelle qui mis le feu aux poudres.

Neige abandonna son mur de glace sur l'instant et se retourna en pivotant sur un pied. Là, elle envoya quelques boules de glaces vers l'origine du bruit, sans même regarder de quoi il s'agissait.

Elle écarta ses pieds afin d'être plus stable. D'un mouvement de la main, elle fit déferler une vague de neige épaisse et presque cassante sur la cible, avant de se téléporter quelques pas sur le côté, ne laissant derrière elle qu'une statue d'elle-même faite de neige et de glace, d'une précision effrayante.

Attrapant sa rapière, elle frappa à nouveau le sol de son talon pour ériger une grande pique de glace d'un mètre cinquante de haut, qui vint se ficher et transpercer ce qui semblait être sa cible de bas en haut. Elle fit tournoyer son arme et l'abattit à plusieurs reprises – Cinq ? Six ? Elle n'avait pas vraiment compté. - sur la cible, sur laquelle l'arme ne faisait que rebondir.

Reculant d'un pas et lâchant un grognement de rage, l'antipode traça un cercle devant elle avec la pointe de sa lame, faisant apparaître à intervalles réguliers de petites flèches de glace qui foncèrent à toute vitesse vers sa cible. Peu à peu, l'Ange des neiges sentait la fatigue l'envahir.

Elle donna quelques coups encore sur la prétendue cible avant de s'arrêter et de s'appuyer sur ses genoux, haletante. La poussière de glace qui enveloppait alors la cible se dissipa, pour révéler la figure d'un des êtres présent de l'autre côté de la barrière. La pique de glace, entaillée de toute part, traversait l'autre sans que cela ne semble le déranger. Exténuée, Neige tenta de donner un coup dans le bras de la créature. À son plus grand étonnement et à sa plus grande frayeur, sa lame traversa la chose comme si cette dernière n'avait rien senti.
… Comme si cette dernière n'existait pas.

Neige recula contre le mur, soudainement terrorisée. Une illusion. Elle venait de s'épuiser sur une vulgaire illusion.

Elle posa les yeux vers les autres, de l'autre côté du mur qui avait déjà commencé à fondre. Reculant à nouveau, elle pointa sa rapière vers ceux-ci, en garde, prête à se défendre, mais visiblement effrayée. Elle continuait d'haleter, complètement exténuée.

Il allait être difficile pour elle de se défendre en cas de besoin.