Blanche-Neige n’est pas une guerrière et excelle dans le soutien et la défense (soin et bouclier pour repousser les ténèbres). Cela dit, elle a appris à se battre et a subis un entrainement d’élite pour intégrer la brigade de Xanthia, elle se débrouille donc plutôt bien au corps à corps et dans la manipulation d’armes en tout genre (surtout les armes à feu de petites tailles comme les guns). La jeune femme possède une arme symbiotique, c’est-à-dire un objet qui peut prendre absolument toutes les formes inimaginables selon l’imagination et les besoins de son porteur… généralement elle aura plutôt tendance à matérialiser un gun, son arme de prédilection (dans ce cas-là les balles tirées sont de l’énergie pure, énergie puisée dans les réserves du porteur), mais elle sait aussi se battre à l’épée et à l’arc (merci aux deux ans de cavales dans les forêts de Lystera et de Belfort).
La magie de Blanche-Neige est constituée de lumière pure, à l’instar de son cœur. Elle privilégiera l’usage de ses pouvoirs contre des créatures de type ténèbres comme les sans-cœurs et les similis et aura plutôt tendance à se servir de son arme symbiotique contre les humains et humanoïdes résistant à la lumière.
Découvrir ce qui provoque les dérèglements temporels. Secondaire : rencontrer Elsa et/ou Celsia
Vous pensiez connaître l’histoire de Blanche-Neige ? Alors oubliez tout, car ceci ne ressemble en rien à ce que vous avez déjà pu lire dans les livres… non, cette version est plus réaliste, plus sombre, plus longue aussi. Et si nous commencions par le commencement ? Comment les contes de fées débutent-ils tous déjà ? Ah oui… « Il était une fois… ».
Par une froide journée d’hiver, une reine, assise à la fenêtre, brodait un ouvrage sur un cadre d’ébène. L’aiguille lui piqua le doigt et trois gouttes de sang tombèrent sur la neige accumulée sur le rebord de la fenêtre. Le sang paraissait si beau sur la neige blanche qu’elle s’exclama : « j’aimerai tant avoir une fille au teint blanc comme la neige, aux joues rouges comme le sang et à la chevelure noire comme l’ébène ! ». Peu de temps après la reine donna naissance à une fille répondant à ces caractéristiques. Elle eut le temps le temps de l’appeler Blanche-Neige et mourut avec un doux sourire aux lèvres.
Blanche-Neige eut une enfance heureuse, choyée par son père et aimée de son peuple. Elle accueillit la nouvelle épouse de son père avec bonheur, espérant trouver auprès d’elle l’amour d’une mère qu’elle n’avait jamais connue et ce fut le cas. Mais un jour, son père mourut brusquement et Blanche-Neige se retrouva orpheline à treize ans. Dès lors le comportement de sa marâtre changea du tout au tout. Cette dernière repoussa l’enfant et devient chaque jour un peu plus désagréable et colérique. L’ambiance se dégrada dans le royaume ; on déplorait la perte du roi et l’arrivée de cette reine tyrannique au pouvoir.
Blanche-Neige passa les quatre années suivantes dans la solitude la plus totale, n’ayant plus guère le droit de franchir les portes du château pour aller se promener en ville. La reine cachait jalousement la princesse, terrifiée à l’idée qu’un prince puisse s’intéresser à elle et qu’ensemble ils nourrissent l’espoir de la renverser pour prendre sa place sur le trône. Cela n’entacha pas cependant la bonté et le cœur pur de la princesse qui grandit et devient une magnifique jeune femme… pour son plus grand malheur.
Elle venait de fêter son dix-septième anniversaire lorsque la reine interrogea un jour son miroir magique :
-Miroir, ô mon beau miroir, dis-moi qui est la plus belle d’entre toutes les femmes.
La réponse ne fut pas celle qu’elle attendait.
« Tu es très belle en vérité, mais Blanche-Neige l’est encore plus ! »
A ces mots le visage de la reine se déforma de jalousie et de rage. Comment Blanche-Neige avait-elle osé ?! C’était elle la plus belle femme du monde ; elle et personne d’autre ! Dans l’heure qui suivit, elle mandata un chasseur que la réputation précédait et lui ordonna de conduire Blanche-Neige dans la forêt et de la tuer. Si la princesse se réjouit dans un premier temps de cette promenade inattendue, elle finit par réaliser que quelque chose clochait.
- Ne devrions-nous pas rentrer avant la tombée de la nuit ? Demanda-t-elle innocemment.
- Non princesse, vous ne rentrerez pas ce soir, ni jamais… répondit le chasseur. La reine m’a demandé de vous tuer et de lui ramener votre cœur.
A cette explication le visage de la belle se figea d’horreur.
- Mais que lui ai-je fait ?!
-Vous êtes plus belle qu’elle, voilà votre erreur… rétorqua l’homme en se rapprochant d’elle, un couteau à la main. Tellement plus belle… ce serait un crime de ne pas en faire profiter un homme avant votre mort…
Lorsqu’elle réalisa ce qu’il s’apprêtait à lui faire, Blanche-Neige tenta de s’enfuir. Seulement voilà, essayez de courir avec une robe dans la forêt, vous verrez vite que ce n’est pas très pratique. La jeune fille se prit les pieds dans une racine et trébucha de tout son long. En quelques instants le chasseur était sur elle et essayait de lui arracher ses vêtements. La brune se débattit et hurla, mais rien n’y fit, elle était désespérément impuissante. Son destin était tout tracé, elle allait se faire violer et mourir ici, loin de tous ceux qu’elle aimait. Mais les choses ne se passèrent pas comme prévu. Soudain une flèche vient se planter dans le dos du chasseur qui s‘effondra sur elle, tué sur le coup. Des bras repoussèrent l’agresseur et d’autre soulevèrent Blanche-Neige qui recommença à se débattre en paniquant.
-Du calme jeune fille, on ne va pas te faire de mal d’accord ? Par contre on va s’éloigner d’ici… à moins que tu ne veuilles discuter à côté d’un cadavre.
Ladite jeune fille finit par se calmer et accepta de suivre à contrecœur les deux hommes qui la conduire à leur chaumière. Elle songea plusieurs fois à s’enfuir, mais où aurait-elle pu aller ? Et puis ces inconnus la rattraperaient sans aucuns problèmes, ils avaient l’air de connaître la forêt comme leur poche. Sa peur s’accentua lorsqu’elle découvrit cinq autres hommes dans la maison. Elle songea qu’il aurait peut-être mieux valut que le chasseur réussisse son coup finalement, au moins elle aurait moins souffert. Mais elle avait tort ; malgré leur apparence peu recommandable, ces hommes semblaient avoir un minimum de principes. Ils l’accueillirent avec curiosité et lui demandèrent de leur raconter son histoire, ce qu’elle fit. Un énorme brouhaha s’éleva à la fin de son récit… de toute évidence ces inconnus n’avaient pas l’air d’être d’accord les uns avec les autres sur ce qu’il convenait de faire vis-à-vis d’elle mais tous s’accordaient à dire que l’attitude du chasseur était injustifiable.
-On pourrait toucher une récompense si on la ramenait à la reine !
-Autant me tuer tout de suite alors. C’est ce qui m’arrivera si je retourne là-bas, répondit Blanche-Neige.
-Non, personne ne te fera le moindre mal. Tu vas rester ici avec nous.
-Quoi ?!
Un nouveau concerto de protestations s’éleva dans la salle. Les uns étaient pour, les autres contre. Ils finirent par s’éclipser dans une autre pièce pour parler tranquillement et revinrent de longues minutes plus tard. Le chef prit alors la parole :
-Très bien, tu peux rester. Mais à la condition que tu t’occupes de la maison pendant notre absence.
Blanche-Neige n’hésita pas longtemps avant d’accepter, consciente qu’elle n’avait nul-part où aller et qu’elle se ferait clairement tuer si elle restait seule. Certes ce n’était pas rassurant de rester en compagnie d’inconnus, mais au moins aucun d’entre eux ne tenterait de lui faire du mal contre sa volonté, c’était toujours ça. Après une longue discussion, la brune apprit qu’elle avait affaire aux « sept nains », une bande de brigands réputés pour s’attaquer régulièrement aux voyageurs et plus particulièrement aux convois de la reine. Ils s’étaient baptisés ainsi par autodérision car aucun d’entre eux ne dépassait les un mètre soixante. Bien sûr elle avait déjà entendu parler d’eux et elle n’appréciait pas leurs méthodes... toujours est-ils qu’ils lui offraient un refuge et qu’elle ne pouvait se permettre de le refuser. Après quelques jours, notre petite troupe dû bien vite se rendre à l’évidence que Blanche-Neige n’était clairement pas douée pour tenir une maison. Mais pouvait-on s’en plaindre ? Après tout il s’agissait d’une princesse et elle n’avait jamais, au grand jamais, fait le ménage dans son château. L’idée était bien trop absurde ! Ceci étant, nos petits nains s’étaient très vite attachés à la belle et aucun d’entre eux ne lui demanda de partir, bien au contraire. La jeune femme avait le pouvoir d’apaiser les cœurs et sa simple présence pouvait redonner le sourire à la plus triste des personnes. Ne supportant pas d’être inactive, Blanche-Neige décida très vite de prendre sur elle et demanda à ses nouveaux amis de lui enseigner comment survivre en forêt. Les nains ne se firent pas prier, trop heureux de pouvoir passer du temps avec elle. Elle reçut donc des cours de tir à l’arc, d’épée, mais aussi de botanique et d’herboristerie et tout un tas d’autres choses utiles. Bref, au bout de quelques mois elle commençait à se débrouiller plutôt bien pour se déplacer furtivement dans la forêt et chasser. Pendant ce laps de temps, la reine Catherine avait déclaré Blanche-Neige coupable de trahison envers le royaume et mis sa tête à prix. Les soldats ratissaient villages et forêts à sa recherche sans jamais la trouver, ce qui rendait la marâtre folle de rage… malgré tous ses pouvoirs, elle-même ne pouvait pas la localiser et bien sûr cette colère se répercutait sur l’ensemble du royaume. Les taxes étaient toujours plus importantes, le traitement réservé à ceux qui ne payaient pas toujours plus dur… la reine était tyrannique.
Depuis quelques temps, Blanche-Neige avait noté des mouvements anormaux de troupes de part et d’autres des grandes routes et ne se l’expliquait pas. Un jour, la traque d’un gibier l'entraîna à la frontière du royaume et elle aperçut un campement de soldats. La jeune fille fit aussitôt demi-tour et ne s’accorda une pause pour respirer qu’après avoir mis le plus de distance possible entre elle et le campement. Pourquoi les hommes de la reine se trouvaient-il si près de la frontière ? Sa belle-mère avait-elle décidé d’envahir le royaume de Belfort ? Une fois de plus la brune ragea contre la reine. Et dire que son père avait mis des années à établir une paix durable ! Comment osait-elle tout briser en quelques mois seulement ? Le lendemain, elle décida de partir en reconnaissance et traversa la frontière pour essayer d’en apprendre plus. Elle courait le risque d’être capturée en agissant de la sorte mais elle avait besoin de savoir. Tapis derrière un bosquet, elle espionna la conversation de plusieurs soldats qui confirmèrent ses craintes. Elle avait donc visé juste. Mais ce qui devait arriver arriva… alors qu’elle était sur le chemin du retour, la jolie demoiselle tomba nez à nez avec un jeune homme. Elle s’injuria mentalement devant son manque de vigilance. Ce type portait des vêtements de noble et elle en déduit qu’il devait s’agir d’un duc ou d’un baron recruté par la reine… ce qui signifiait que ses hommes ne devaient pas être loin. Bravo la bourde ! Blanche-Neige recula précipitamment, prête à prendre ses jambes à son cou, consciente que si ce type avait un cheval il n’aurait aucun mal à la rattraper. Elle aurait dû écouter ses compagnons et ne pas s’aventurer trop loin de la maison sans eux, quelle imbécile !
-Vous… vous êtes la princesse Blanche-Neige de Lystera?
Évidemment il l’avait reconnu ; c’était bien sa chance ! Bon en même temps c’était pas comme si son visage était placardé sur la moitié des arbres du royaume hein…
La brunette esquissa un geste pour s’enfuir mais son vis-à-vis l’attrapa par le bras pour la retenir.
-Attendez, je ne suis pas…
Si elle avait pris le temps de bien le regarder, elle aurait pris conscience que cet homme ne lui voulait pas de mal. Elle avait toujours eu la capacité de sentir le bien et le mal chez les gens, et ce don s’était développé ces derniers mois avec son entrainement. Seulement voilà, elle était bien trop terrifiée pour s’accorder le temps de réfléchir, elle agit donc par instinct et mit en pratique l’enseignement des sept nains : elle balança violemment son pied dans l’entrejambe de l’homme et lui retourna une droite pour le mettre à terre avant de s’enfuir en courant. Elle ne s’arrêta que quelques kilomètres plus loin lorsqu’elle fut sure de l’avoir semé. Lorsqu’elle raconta son aventure à ses compagnons le soir-même, ces derniers la disputèrent et envisagèrent de quitter leur demeure pour s’installer ailleurs. Il fut finalement décidé de garder un œil particulièrement vigilant sur les alentours pendant quelques jours pour être sûr qu’aucun soldat n’ait remonté la trace de Blanche. Une semaine plus tard aucun étranger ne se présenta et l’incident fut oublié. Les nains repartirent à la chasse aux convois et tout rentra dans l’ordre… ou pas.
Une nuit, Blanche-Neige se réveilla en sursaut, totalement paniquée. Elle était incapable de se l’expliquer mais elle savait que le rêve qu’elle venait de faire allait se dérouler dans la réalité et, si elle avait raison, quatre de ses amis couraient un grand danger. Ce n’était pas la première fois que les voleurs s’en allaient plusieurs jours certes, mais cette fois il allait leur arriver quelque chose et pas plus tard que le lendemain. Elle se hâta de réveiller Atchoum, Timide et Joyeux (oui elle leur avait donné des surnoms affectueux selon leur trait de caractère dominant) et leur expliqua son pressentiment. Si les hommes ne semblèrent pas la croire au début, elle insista tellement qu’elle finit par les convaincre et ils décidèrent de partir dès l’aube à la recherche des quatre nains manquant. Ils tentèrent de suivre leurs traces tant bien que mal… ce qui se révéla plus compliqué que prévu puisque les voleurs avaient veillé à ne pas en laisser. Désespérée, la princesse finit par décrire le paysage qu’elle avait vu dans son rêve, ce qui permit aux garçons qui connaissaient parfaitement la forêt de s’orienter vers la bonne destination. La journée passa trop vite au gout de Blanche-Neige qui surveillait la course du soleil avec appréhension… ils arrivèrent à destination en fin d’après-midi, juste assez tôt pour voir leurs amis encerclés par des soldats. Blanche-Neige se décomposa en revoyant la scène de son rêve et en présageant la suite…. S’ils ne faisaient rien les quatre brigands se feraient tailler en pièce, elle ne pouvait pas le permettre. Parmi les soldats, elle reconnut le jeune noble qu’elle avait frappé quelques jours plus tôt. Il se tenait légèrement en retrait du groupe, aussi décida telle de faire la chose la plus stupide de son existence (mais qui permit à ses amis de ne pas se faire trancher dans l’instant) : elle sortit son épée et s’avança vers le groupe. Le jeune noble eut juste le temps de faire volteface avant de se retrouver avec une épée posée contre sa gorge.
- Relâchez-les, ordonna telle en essayant de se donner un air autoritaire.
Le garçon la regarda comme s’il n’en croyait pas ses yeux. N’aimant guère la tournure que prenaient les évènements, mais fidèles malgré tout, Atchoum, Timide et Joyeux sortirent leur épée et vinrent se placer de part et d’autre de Blanche-Neige pour la protéger.
-Vous ? Mais… comment ? Vous êtes avec eux ?
-vous allez laisser partir mes compagnons c’est clair ?
-Mais ce sont des voleurs ! (La princesse fit un peu plus pression sur la gorge du garçon avec son épée), d’accord d’accord j’ai compris. Posez votre épée et je vous promets de les laissez partir.
-J’ai bien peur de ne pas accorder beaucoup de crédit à la parole des hommes de la reine, rétorqua Blanche. Laissez partir mes compagnons et vous pourrez ensuite marchander votre libération.
-Les hommes de la reine ? Attendez, il y a un malentendu, je suis le prince Nathan de Belfort, pas un soldat de Lystera.
-Je crois qu’il dit vrai Blanche, lança Joyeux, regarde l’emblème sur son cheval…
Un coup d’œil vers le cheval plus tard, Blanche-Neige dû se rendre à l’évidence qu’elle s’était trompée sur toute la ligne. Ok génial, et maintenant ?
-Aucun mal ne vous sera fait je vous en fais le serment. Mais de grâce, posez cette épée. Faites en autant, dit en s’adressant à ses hommes. Nul sang ne sera versé en présence d’une princesse.
Bon… au moins elle était tombée sur un prince qui avait des principes… prince qu’elle avait frappé une semaine plus tôt et qu’elle venait de menacer de mort à l’instant. Au moins Nathan ne pourrait pas dire que la brune manquait de caractère ! Blanche-Neige consentit à ranger son arme, ce qui détendit immédiatement l’atmosphère.
-Je crois que nous avons beaucoup de choses à nous dire princesse, retournons au campement nous y serons plus à l’aise pour discuter.
Si l’intonation était polie il était clair que l’ordre n’était pas discutable. Blanche et les sept nains se résolurent donc à suivre ce prince étranger jusqu’à sa tente où ils passèrent les heures suivantes à justifier mutuellement leur présence ici. Le prince lui confirma que la reine Catherine était en train de lever une armée pour marcher sur Belfort et qu’il était là pour préparer la contrattaque. Quant à Blanche, et bien, elle lui raconta sa propre histoire et réussi à convaincre Nathan de ne pas punir ses amis pour avoir tenté de le voler.
-Laissez-moi vous conduire en sécurité à Kalim, vous y serez traitée en invitée d’honneur, avec tout le respect dû à votre rang.
Kalim, capitale de Belfort et résidence principale de la famille royale. L’offre était des plus généreuses, cependant Blanche-Neige ne pouvait se résoudre à laisser derrière elle son propre pays et ses nouveaux amis. Elle déclina donc l’offre et réussit à convaincre le prince de la laisser repartir malgré ses protestations.
Mais un évènement tragique devait faire changer d’avis la belle. Deux jours plus tard, les soldats de la reine brulèrent un village qui avait refusé de collaborer pour leur dire où se cachait Blanche-Neige. Cette découverte brisa le cœur de la jeune femme qui décida qu’il était temps de mettre un terme à la tyrannie de sa marâtre. Elle retourna voir le prince et lui annonça qu’elle était prête à prendre part à la guerre. Si Nathan s’y opposa vivement dans un premier temps (la place d’une princesse n’était pas sur un champ de bataille), il réalisa vite qu’il était impossible d’imposer la moindre décision à Blanche-neige, elle était bien trop têtue. Par ailleurs malgré les campagnes de propagandes que colportait Catherine sur le compte de la princesse, le peuple lui était toujours dévoué et elle semblait avoir un don pour faire adhérer les gens à sa cause… c’est comme si elle leur inspirait naturellement confiance. La jeune femme devient très vite une leadeuse dans le combat aux côté de son prince. Inutile de dire que l’année qui passa marqua un rapprochement significatif entre nos deux héros. Si Nathan semblait totalement subjugué par la beauté et la personnalité de Blanche, il fallait bien avouer que cette dernière n’était pas indifférente non plus. Ils se tournèrent autour un moment, puis finirent par se fréquenter en cachette jusqu’à ce qu’ils se rendent compte qu’ils ne trompaient personne en agissant de la sorte. Ils officialisèrent donc leur relation et Nathan se décida à la demander en mariage. Faut-il préciser la rage de Catherine lorsqu’elle l’apprit ? La situation lui échappait totalement et elle était clairement en train de perdre la guerre. Ce mariage risquait de déchainer les foules et d’inciter son peuple à se révolter contre elle, elle ne pouvait se le permettre ! La bonne nouvelle c’est qu’elle savait désormais où se trouvait sa belle-fille puisque cette dernière était retournée à Kalim pour les préparatifs du mariage… il ne lui restait plus qu’à la tuer.
Elle fit une première tentative en envoyant un assassin à Belfort. Ce dernier tenta d’étrangler la princesse mais fut neutralisé avant de réussir sa mission. La reine fit un second essai en envoyant un peigne empoisonné à Blanche, faisant passer ce cadeau pour un présent de mariage. Mais là encore elle échoua puisqu’une servante curieuse toucha le peigne et s’empoisonna avant qu’il n’arrive entre les mains de Blanche-Neige. Folle de rage, elle décida de se déplacer elle-même à Kalim en changeant d’apparence et se fit passer pour une vendeuse de fruits. Grâce à son miroir magique elle avait pu observer les habitudes de Blanche et savait que cette dernière se déplaçait deux à trois fois par semaine en ville pour parler avec les gens et acheter des fruits frais au marché (et oui, princesse ou pas, la demoiselle avait gardé la fibre sociale). Elle n’eut donc aucun mal à la convaincre de gouter à l’une de ses pommes qu’elle avait soigneusement ensorcelée auparavant. La princesse n’y vit que du feu et gouta au fruit empoisonné, provoquant sa propre perte. Elle s’effondra au sol, inerte. Quant à la reine… et bien elle retourna à Lystera, heureuse comme elle ne l’avait jamais été. Pour la première fois depuis un an et demi, le miroir lui révéla qu’elle était la femme la plus belle au monde.
Fou de chagrin, Nathan ne put se résoudre à enterrer sa fiancée et passa de longs journées à ses côtés, pleurant toutes les larmes de son corps. Et le pire dans tout ça ? C’est que le sortilège qui maintenait Blanche-Neige en léthargie l’empêchait de mourir. Son esprit était piégé dans son corps et elle entendait tout ce qu’il se passait sans pouvoir répondre… pour l’éternité. Sachant que son corps ne pouvait vieillir ou mourir malgré l’absence de nourriture, sa belle-mère l’avait tout simplement condamné à être enterrée vive. Ceci étant, elle avait eu de la chance dans son malheur puisque son prince l’avait momentanément enfermé dans un cercueil de cristal, interdisant à quiconque de la porter en terre tant qu’il ne serait pas revenu. Il quitta Kalim le jour même en présence du roi George de Belfort et de son armée pour marcher sur Terreflamme, capitale de Lystera où se tapissait Catherine. Le prince Nathan – ou plutôt roi puisque son père avait perdu la vie au cours de la grande bataille- revient en conquérant de longues semaines plus tard. Son premier réflexe fut d’aller voir Blanche dont la beauté n’avait nullement été altérée par la mort… il ouvrit le cercueil de verre et vient s’asseoir près d’elle, le cœur en morceau.
-Mon amour nous avons réussi… Catherine est morte et nos deux royaumes sont enfin sauvés. Si seulement tu étais là pour voir ça…
Il était temps pour lui de faire son deuil. Il se pencha et déposa ses lèvres sur les siennes en un ultime baiser d’adieu… et quelque chose d’inattendu se passa. Un courant de magie balaya l’air et le fit frissonner et soudain… la femme de sa vie ouvrit les yeux. Inutile de dire que les deux royaumes festoyèrent comme jamais ce soir-là et tous les suivants pendant un mois. Quant aux noces de nos deux tourtereaux et bien… ce furent certainement les plus belles jamais fêtée à Belfort. Blanche-Neige monta sur le trône aux côtés de son mari et ils gouvernèrent les deux royaumes en faisant tout ce qui était en leur pouvoir pour réparer les préjudices causés par la guerre. Nous aurions pu nous arrêter là pour faire une happy end, mais il y a toujours une ombre sur le tableau n’est-ce pas ? Et cette ombre ci s’appelait Maléfique…
La reine Blanche-Neige avait un peu plus de dix-huit ans lorsqu’elle se fit enlever par un inconnu surgit du néant. Des semaines durant, elle fut séquestrée dans une cellule (expérience quelque peu traumatisante) sans obtenir la moindre information sur ses ravisseurs. Puis un jour la porte de sa cellule s’ouvrit et… black out total. Le jour où elle reprit ses esprits (grâce au sacrifice de Sora qui lui avait permis de retrouver son cœur) elle découvrit la vérité sur les autres mondes, le Kingdom hearts et sur les objectifs monstrueux de Maléfique et de ses acolytes. Certes, cela lui fit un sérieux choc, mais pas tant que ça au final. Elle avait toujours eu conscience d’avoir des dons que les autres n’avaient pas et elle était soulagée de pouvoir enfin mettre un nom sur sa différence. Elle était une princesse de cœur, une élue. Elle s’évertua donc à se battre aux côtés des autres princesses de cœur pour repousser les ténèbres au-delà de la serrure de la Forteresse Oubliée qu’Ansem avait ouverte et laissa à Sora le soin de terminer le travail. Grâce au héros de la keyblade, les mondes détruits par les ténèbres furent sauvés et Blanche pu rentrer chez elle. Lorsqu’elle raconta son histoire à Nathan, ce dernier la regarda longuement avec stupéfaction.
-J’ai toujours su que tu étais spéciale, finit-il par dire avant de la serrer dans ses bras.
Spéciale, oui elle était. Si les derniers évènements avaient été forts en émotion ils avaient permis à Blanche de se découvrir de nouvelles capacités : le pouvoir de repousser les ténèbres ou de les détruire par exemple. Les princesses de cœur étaient nettement plus puissantes lorsqu’elles alliaient leur pouvoir, mais elles n’en restaient pas moins redoutable, même isolée.
En théorie, après cet évènement les passerelles entre les mondes auraient dû rester fermer. En théorie. Un jour Blanche-Neige réalisa que quelque chose ne tournait pas rond et prit l’initiative de retourner au jardin Radieux à bord du vaisseau gummie que Cid lui avait offert avant la séparation des mondes. Elle apprit qu’une nouvelle menace avait fait son apparition : les similis. La jeune femme décida de prendre part au combat à sa manière, voyageant d’un monde à l’autre pour s’assurer que l’équilibre était toujours respecté et assurant une communication permanente avec les autres princesses de cœur et le comité de restauration de la Forteresse Oubliée tout en assumant ses responsabilités de reine de Lystera et de Belfort. Bref, un travail certes monstrueux mais fascinent pour la jeune femme curieuse qu’elle était. Elle rencontra un tas de gens intéressant et fit des découvertes incroyables. Mais un heureux évènement devait très bientôt la forcer à limiter ses voyages…
Blanche-Neige donna vie à un merveilleux petit garçon qu’elle baptisa Chris. Son bonheur était total.
Oui mais voilà, comme la narratrice que je suis est une foutue sadique, je vais poursuivre l’histoire encore un peu plus longtemps et vous allez voir que la suite n’est pas si cool que ça.
Je disais donc, son bonheur était total. La menace de l’organisation XIII était écartée, hélas, un nouveau type de problème devait très bientôt arriver… La jeune reine venait de fêter ses vingt et un an et le prince son premier anniversaire lorsqu’un paradoxe temporel ramena la reine Catherine à la vie… nous n’entrerons pas dans les détails, mais sachez seulement que ce fut un carnage. Nathan et Chris perdirent la vie sous les yeux de Blanche qui, malgré ses puissants pouvoirs, ne put les sauver. Par ailleurs, comme si cela ne suffisait pas, Catherine décida d’enfermer Blanche pendant deux jours avec les cadavres de son mari et de son fils (histoire de bien la rendre dingue). Inutile de préciser que Blanche-Neige accueillit l’annonce de sa condamnation à mort le matin du troisième jour comme une délivrance. Elle fut trainée sur la place publique où Catherine (qui avait repris le pouvoir après son coup d’Etat) en personne l’attendait pour exécuter la sentence. Au passage elle lui glissa à l’oreille qu’elle était aussi responsable de la mort de son père (oui oui normal).
-Tu vois ma chère… susurra telle, j’obtiens toujours ce que je veux.
Ou pas. Car un nouveau bug temporel projeta Blanche dans un autre monde à l’instant où Catherine allait lui arracher le cœur. C’est con hein !
Et la jolie brune, qui avait déjà l’impression de nager en plein cauchemar se retrouva loin de tout ce qu’elle connaissait, dans un monde futuriste et post-apocalyptique ô combien différent du sien. Elle chancela un moment, regardant tout autour d’elle d’un air complètement ahuris et fixa bizarrement les deux lumières qui se rapprochaient à grande vitesse d’elle… jusqu’à ce qu’elle se fasse percuter violemment par la voiture en question et que sa tête se fracasse au sol.
BLACK OUT TOTAL.